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L’argot des Poilus, le langage des tranchées

En août 1914, des millions d’hommes, issus de milieux sociaux, professionnels et culturels très variés, sont appelés sous les drapeaux. La mobilisation générale engendre alors un brassage culturel sans précédent. Chaque mobilisé possède un patois, une culture, des traditions propres à sa région ou à son corps de métier.

Les troupes mobilisées dans la zone des armées sont soumises à des conditions extrêmes. Les combattants ont besoin de mots adaptés pour penser, traduire ces bouleversements et communiquer avec l’arrière. La patrie, quant à elle, a besoin de se rassurer sur le sort de ses enfants.

L’argot est un marqueur de l’appartenance à la communauté des troupes combattantes. Celui-ci donne en outre, vis à vis de l’arrière, du relief à un quotidien souvent caractérisé par l’ennui et la répétition. Il permet enfin aux poilus de mettre à distance les aspects violents et la dureté de leur condition.

Le vocabulaire emprunte tour à tour des mots au monde militaire ou à l’argot provincial. C’est aussi le moment où se diffusent largement des mots connus dans les colonies depuis le XIXème siècle.

Durant le conflit, des lexiques du vocabulaire des poilus font leur apparition pour informer l’arrière qui ignore la vie au front. Certains auteurs de ceux-ci viennent du monde des combattants.

La littérature ayant pour sujet la Grande Guerre reprendra également ces termes issus des tranchées. Beaucoup feront leur entrée dans les dictionnaires après le conflit.

            Un siècle plus tard, nombre de ces termes sont maintenant passés dans le langage quotidien et nous les utilisons sans connaître pour autant leur ancrage à la boue des tranchées.

L’exposition est visible aux horaires habituels du musée jusqu’au 26 août 2022.